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Cela fait maintenant longtemps
que les journaux écrits ne dévoilent globalement des secrets que par délation.
J’entends par là en tout cas qu’il n’y a plus que France 2 qui offre désormais
de réelles et puissantes investigations. Les investigations sont passées du côté
de la télévision.
Il est vrai que Cash
Investigations gratte la moëlle à n’en plus finir même si le tremplin n’en vaut
pas le coup, mais bien qu’une partie du travail soit montré, au contraire des
autres émissions (il faut insister évidemment sur le visuel), la partie cachée
ou rébarbative n’en est que plus respectueuse face à la difficulté.
France Télévisions,
particulièrement France 2, possède une rédaction remarquable, des journaux
richement dotés de rubriques pertinentes, et j’espère que c’est pour redonner
une nouvelle vie aux travaux des rédactions que Delphine Ernotte a créé France
Infos Télé.
Certains insinuent que les choix
éditoriaux ou de contenu relèvent parfois de pressions politiques… Si on sait
voir, je dirais plus de peur que de mal. Je pense que c’est parce que depuis des
dizaines d’années nous vivons avec des politiques respectueux qu’il n’y a pas
vraiment d’influence dans ce sens. Par le lointain passé, il y a eu des séries
de renvois politiques, pour autant maintenant, cela fait des années que Ruquier
officie avec sa propre saveur politique. Si les politiques ne sont pas sages, on
voit bien qu’ils ont la main mise sur tout, Sarkozy n’a pas que pris la main sur
le patron de France Télévisions, j’ai une source fiable selon laquelle Sarkozy
aurait piloté l’accès à la Présidence de M6. Est-ce qu’un service de pure
autorité solennelle tel le CSA était plus à l’aise, moins dépendant de
pressions, particulièrement politiques ? Je pense que la nouvelle idée d’élire
le Président par une cour de représentants de la télévision publique est ce
qu’il y a de mieux. Pour autant, France Télévision reste néanmoins attaché à
rendre un service dicté par l’état. Sans doute donc tributaire.
Macron veut imposer une revue de
programmation du code interne à France Télévisions.
S’il y a bien une léthargie sur
les coûts, certains voudraient externaliser (il est vrai qu’on entend parfois
parler de reportages systématiquement faits à quatre au lieu de 1), c’est une
manière de faire entendre raison. En même temps, dans certains domaines, les
compétences doivent ne pas être perdues. Sinon, sans possibilité de revenir en
arrière, pris au lasso des entreprises privées, ça risque de revenir au même. On
parle aussi d’une direction trop importante, quelques salaires trop imposants,
beaucoup de placards… Effectivement, ce sont des solutions pour lutter contre
les coûts. C’est là que se joueraient plutôt les coûts. Je pense que quand on
accuse France Télévisions, c’est là, c’est sur les coûts, et cinq points précis,
dont deux et demi mauvais.
Premier point, on dit que France
Ô n’est pas regardée par les habitants des îles, ils regarderaient plutôt leur
chaîne locale. Pour autant, sur les autres chaînes, les horaires ne sont pas
adaptés ! Je considère qu’elle fait double emploi avec TV5, mais sans production
propre, une chaîne n’est pas forcément coûteuse. Plus on a de chaînes, plus on
peut diffuser les mêmes programmes, qui auront plus de chances d’être vus une
fois, par exemple sur une chaîne de rediffusion. Donc, au contraire. Idem pour
toutes les chaînes critiquées. L’important, c’est de faire de bonnes émissions,
et qui marchent. Par exemple en faisant une chaîne payante de programmes
litigieux, spécialisés ou en avance. France Ô permet tout de même une
propagation des reportages locaux, quant aux séries, soit on fait des séries de
qualité, soit on fait des séries pacifiques, filmées pour rester authentiques,
mais pas des séries vulgaires, d’affichage ou réfractaires.
Remarquons les séries
remarquables de France 3, tranquilles, bien dans leurs bottes de campagne,
crédibles, bien jouées, originales en donnant l’impression de ne pas faire trop
appel à la police.
Remarquons le côté extra de
quelques séries de France 2, telle « Fais Pas Ci, Fais Pas Ça », mais aussi,
deuxième point, le côté lourd, chargé de vide, de la plupart. Mal jouées, on
dirait qu’on leur a donné un cahier des charges de bureaucrates qui maugrée sur
les intolérances qui ont court afin d’y remédier par des précipités de bonheur
en mettant en scène ceux auxquelles elles s’appliquent. Ça avait bien commencé
avec « Meurtres au Paradis », qui prenait le meilleur de chaque monde, un
anglais loufoque et une locale suave, c’est justement la pierre qu’il ne faut
pas manquer dans ce domaine.
Puis on a vu des « Robot » dont
on ne sait pas si on doit pleurer ou rire du héros, ni s’il fallait s’en
apitoyer ou le mésestimer à la fin, et une série avec un handicapé où on
valorise son handicap : Il montre qu’il achoppe vite les voleurs en chaise
roulante, que sa chaise roulante n’est pas un handicap quand ce policier doit
espionner en grimpant sur un toit… C’est vrai, on commençait à croire qu’un
handicap était forcément un handicap, pour un policier.
Non. Là c’est top zéro
imagination pour le principe des séries. France 2 devrait prendre conseil auprès
de France 3.
Les séries de France Télévisions
manquent en fait d’audace, de performance, d’originalité vraiment, de
l’expertise psychologique pour relever des défis.
Elles pourraient s’exprimer plus ouvertement sur
des sujets ardus, tendancieux, indisponibles, chauds, faussement
schizophréniques, tiraillés, gauchement sexuels, lunatiques, inflammables,
tressées d’effets, de compétences particulières, ou brossées d’un cas social. On
entend dire que plus une série est mauvaise, plus elle est mauvaise, car chaque
secrétaire du scénariste y insère son petit grain de maquillage anti-cartésien
cartésien.
Troisième point, ses
après-midis, ses émissions thématiques sont très joie pure, si inutiles, si
stériles, si involontaires que la joie en devient artificielle comme ça l’est
complètement depuis longtemps sur TF1. Sauf grâce au savoir faire de Ruquier,
Sophie Davant, et d’autres. On parle d’échecs, personnellement, j’en reviendrais
aux séries et documentaires l’après-midi.
Quatrième point, que je réfute,
on critique les débats-shows. Certains s’appliquent à critiquer comme ça
Ruquier, on ne peut pas dire que ce soit des plus précis, mais sachons
reconnaître la richesse de mécaniques spirituelles de son émission, la
profondeur dans leur genre de ses chroniqueurs, peut-être pas dans le domaine
étudié, mais il y a une grande subtilité, leur grâce parfois, le bon sens
souvent, simple et qui ne manque pas l’évidence, contrairement à d’autres
ailleurs, mais parfois gravement le contraire du bon sens, c’est ce qui
cristallise cette impression de stérilité chez certains spectateurs, et le côté
entretien de l’esprit naturel de Christine Angot. Elle ajoute ainsi une
singularité experte dans les domaines d’accord des bouquins, mais surtout de la
spiritualité, survendus mais existante, juste et assurée d’un pas solide, pas
facile dans ce domaine.
Cinquième point, France
Télévisions aurait manqué ce qu’on appelle le virage du numérique. Pourtant, je
trouve que ses applications sont très fonctionnelles, avec de l’interactivité,
avec des systèmes de zapping très performants (tellement que ce fut trop, ils
n’eurent pas beaucoup de succès), ses sites aussi, ce qui n’est pas le cas de
toutes les chaînes, et ils sont normalement disponibles sur tous les réseaux.
D’où vient cette critique ? Alors là, j’ai quelque chose à dire, mais je n’en ai
pas entendu parler. La critique ne porterait pas sur le sujet incriminé ? Moi,
je constate que les contenus ne sont pas adaptés au numérique.
Personnellement, je n’aime pas
les programmes courts, il y en a déjà beaucoup, avec YouTube en plus. Par
contre, on peut se faire plus spécialisé, plus jeune, plus ultra, sans gavage
pour autant, et alors soit plus fonctionnel, soit plus lumineux, lumière
tamisée. Ce sera alors un contenu plus regardable sur la télé à la demande, la
location, le clonage sur Youtube. On peut ou alors aller plus loin que les
autres, et s’associer avec Canal Plus et Dailymotion pour organiser un véritable
réseau de distribution, de référencement, avec toute la panoplie des
possibilités de livraison, assurée, et de réutilisation contrat joint, liée ou
non liée automatiquement, d’un maximum d’œuvres françaises, et la mise en place
d’un réseau de récolte et transmission des œuvres litigieuses super-utiles.
L’idée de rassembler tous les
services médiatiques de l’état en un seul est une idée dont on prend note, ça
aussi : Cela permet à l’état de respirer ? Effectivement, on constate aussi dans
l’état que parfois il inspire, il se gonfle, il centralise, puis la fois
suivante il décentralise. Puis il centralise, puis il décentralise. Ça c’est
bien une idée de Monsieur Etat, ça.
Mais avec de telles séries, on
se demande quand-même si tel ou tel ne serait pas parti en vadrouille de
vengeance résistante autodestructive, en suivant tête baissée des sbires zigotos
branchés sur des mondes parallèles électrochoqués retors, tirés de la
science-fiction non imaginaire. On ressort abasourdi par une sensation que dans
cette bataille, dans cet espace, quelqu’un nous regarde. Il faudrait savoir
remarquer qui est d’esprit cartésien, et qui est aventureux, de l’esprit
cristallisé, ici.
Il est vrai que c’est l’honneur
et la responsabilité d’une grande chaîne que d’être sobre, bien brossé,
authentique, non ampoulé, sans cliché, sans on dit, préserver le bon sens et la
bonne représentation bien cristallisée…
… Sans caricature hautaine pur
rejet appuyé non assumé, sans pénétration professorale, sans autorité
subrepticement insistante et soi-disant opportune, de léthargie autosuffisante
relevant de contradicteurs purs, léthargie par peur des représailles, par
invasion des contradicteurs qui lâchent tout pour prendre le contrôle, contrôle
porté par l’assurance de la barre réfractaire du Non, léthargie par invasion
médicale, médecins qui ne laissent plus place à l’excentrique et le réellement
investi, médecins portés par l’argumentation encadrée comme une sorte de
législation effective.
Mais on ne peut renier,
contrairement à ce que font certains, sa capacité à défendre intelligemment les
opprimés, et pertinemment, à présenter les livres, la culture, la nature, avec
des émissions originales sur France 5 (même beaucoup trop, par rapport à la
nature et la culture populaire, Macron le reconnaît aussi). On reconnaît
unanimement sa rédac au top, pensant tous à Cash Investigations.
Mais pas les mœurs, pas la
psychologie, pas la sagesse, pas les principes, les principes de vie, les
causalités, les schismes sociologiques.
Il ne faut pas oublier la
véritable transmission de savoir, bien sûr commun. Il ne faut pas oublier le
savoir en révision rapide, le choix de celui qu’on connaît tous en partie, mais
qu’on peut compléter, ou en percevoir des anticlichés imagés.
Il ne faut pas oublier la
nécessité d’utilité pour France Télévisions. En tant que défenseuse des
opprimés, des handicapés, des différences, des investigations sur les
injustices, elle fait bien son travail. Mais on peut consulter mes autres
documentations qui démontrent que la comédie révélatrice imagée est l’héroïne
oubliée de la télévision publique. Avec ses méthodes et ses sujets de
prédilection, la réflexion humaine (mon livre « Effet Papillon : Plan pour la
Télévision Publique »). Avouons que la psychologie est la grande oubliée des
débats. Les débats se soldent à la politique et l’économie. Voir ma pétition
« Pour une télévision publique nourricière ! »
Actuellement sur la télévision
publique, parmi le ressourçant, seul le côté ‘Plaisir d’être ensemble’ est
actif. Il y en a d’autres. Voir mon autre article « Diffusion de naturalité » et
l’ensemble de mon livre « Le mécanicien adroit des Premières Lunes Gauches »,
qui le contient.
D’une série à la Vice-Versa (le
film), d’un dessin animé imposant dont le Chronos est un petit être pensant
bourré de chiffres qui regarde la scène s’écouler, des jingles de pub d’art
imagé ou nourricier, des outils de comparaison de scènes, il s’agit maintenant
de trouver les idées.
La vraie dépendance de la
télévision, ce sont ces hargneux qui écrivent pour un rien, qui pestent avec du
style en laissant supposer du pouvoir, en supposant de l’anarchie de la part du
gestionnaire, qui s’organisent en bandes et en associations ultra-bornées, qui
pestent contre des imperfections qui ne font pas la part belle aux défauts
paradoxalement des qualités, qui tapent dur dans le mou, qui voient des offenses
dans les parasites, ou les agrafes, ou les soupapes ou les défouleurs des peurs
en rébellion.
Ils écrivent assez facilement au
CSA, qui n’a de cesse de les écouter, tous, imposant ensuite aux animateurs de
tourner sept fois le couteau dans la plaie, plutôt que de retirer la plainte qui
avait été émise avec un sourire enveloppant de bises d’inversion, c’est-à-dire
un acte de même niveau, de même format, de même canal, car souvent à l’origine
était un petit bout de chou de plainte caricaturale.
Pauvres animateurs qui auront de
cesse de ne plus recommencer, donc de se tenir derrière la vitre de leur esprit,
qui était pourtant sécurit, et d’en instiller et instaurer l’ordre à leurs
équipes, qui en feront maître mot, sacre et métier principal.
D’où risque de découler de là
une sauce réfractaire, qui viendrait compléter les autres, et qui donc
mériterait là plus qu’ailleurs préoccupation.
Mais effectivement, l’idée de
réformer le CSA, là est un centre de réforme qui serait très efficace. Par
exemple avec l’ensemble d’idées de ma lettre au et sur le CSA.
Frédéric Decréquy, version 1 du
9 décembre 2017.